C’est ce vendredi que la délégation du Comité Technique Spécial (CTS) chargé de la participation des mouvements politico-militaires au « dialogue national inclusif » achève sa mission préparatoire du pré-dialogue à Doha au Qatar. La délégation est conduite par le chef de la diplomatie tchadienne, Chérif Mahamat Zene.
Avant l’ouverture du « dialogue national inclusif », annoncé pour le 15 février prochain par le président du Conseil militaire de transition, il fallait régler avec les autorités qataries certains détails relatifs à la participation des mouvements armés rebelles en termes de nombre de participants, de transport et d’hébergement, de salles de travail ou de questions de sécurité. « Tout doit être scruté avec Doha, qui a accepté de prendre en charge tout ce processus », selon une source gouvernementale tchadienne.
Cette source précise que Doha et N’Djamena ont initialement convenu que ces négociations commenceraient le 6 janvier. Une nouvelle date prévue ? Vers le 20 de ce mois, pour tout boucler d’ici fin janvier, selon la source.
Dans le même temps, le communiqué du Comité Technique Spécial indique l’arrivée à Khartoum d’une autre délégation du CTS pour le dialogue avec les mouvements politico-militaires basés au Soudan. Cette délégation a tenu une importante séance de travail avec les représentants de l’opposition armée sur les conditions de leur participation à la rencontre à Doha.
Plusieurs dirigeants des mouvements politico-militaires se sont plaints, il y a quelques jours, qu’ils n’étaient pas au courant du calendrier de travail et et ont dénoncé l’absence de réponse aux préalables posées par les mouvements politico-militaires lors de la rencontre avec la délégation du CTS à Paris.
Dans un communiqué publié ce 12 janvier, le Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT) a dénoncé le silence du Comité Technique Spécial quant à ses préalables. « Qu’à cette date du 12 janvier 2022 le FACT n’a reçu aucune réponse du Comité Technique Spécial (CTS) sur ses préalables indispensables pour apaiser la situation politique et favoriser des échanges plus sereins au pré-dialogue, remis lors de la rencontre du 26 octobre 2021 à Paris », indique le communiqué. Le FACT exige un « dialogue véritable et sincère qui contribuera à l’éclosion des libertés et à une stabilité durable au Tchad et dans la région », selon Kingabé Ogouzeïmi de Tapol, commissaire à la communication de ce mouvement qui a mené en avril 2021 l’offensive ayant conduit à la mort du président Idriss Déby. « Le FACT a toujours œuvré pour le dialogue, la concorde et la résolution pacifique du conflit tchadien malgré l’absence de bonne volonté de la part du pouvoir autoritaire qui a gouverné le Tchad depuis plus de trois décennies », conclut le communiqué du mouvement rebelle de Mahamat Mahdi Ali.