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Tchad: des populations inquiètes face à la fermeture de la frontière terrestre avec la Libye

Quand la fermeture de la frontière avec la Libye devient un calvaire pour les populations

Le Tchad et la Libye, c’est plus de 1000 kilomètres de frontière. Il y a quelques jours, le gouvernement tchadien a annoncé la fermeture de la frontière avec la Libye, qui n’a jamais été fermée même pendant les périodes de guerre des années 80.

Le gouvernement justifie la fermeture par des raison sécuritaires car depuis la crise libyenne, la frontière est poreuse et instable.

La position géographique particulière du nord du Tchad
Le nord du Tchad, c’est 3 régions, Borkou, Ennedi et Tibesti. Le point commun entre ces régions, c’est qu’elles sont plus proches des grandes villes libyennes que tchadiennes.

La ville libyenne la plus proche c’est Maram (amal arnab) qui est à environs 800 kms de Faya-Largeau, chef lieu du Borkou.

Certaines villes comme Ounianga-Kebir sont à près de 600 km des premières villes libyennes alors que N’Djaména la capitale du Tchad est à plus de 1000 kms de Faya-Largeau et encore plus éloignée pour les autres centres urbains du nord.

Des liens économiques historiques
Historiquement, certaines tribus originaires du nord du Tchad sont aussi en Libye, les Toubous représentent le parfait exemple. Le gouvernement veut diviser un seul peuple de part et d’autre de la frontière.

Les relations commerciales se font principalement avec la Libye qui approvisionne à 90 pour cent le nord du Tchad.

L’essence libyenne achetée à la frontière est deux fois moins chère que l’essence en provenance de la capitale.

Presque toutes les marchandises sur les étales des marchés dans les grandes villes du nord jusqu’à Mao dans le Kanem sont passées en contrebande via la Libye voisine.

Les population préfèrent aller se soigner en Libye car on y trouve des soins de qualité. Malgré l’insécurité frontalière, les échanges économiques continuaient tant bien que mal.

« La contrebande, c’est notre nourriture, le gouvernement veut tuer le BET », disait un habitant joint à Bardaï. « Le gouvernement punit le nord pour des histoires inventées de terroristes qui n’ont rien à voir avec nous ».

La subite fermeture de la frontière va provoquer une hausse des prix des denrées alimentaires sur les marchés jusqu’à Abéché dans l’Est et même à N’Djaména.

Les populations qui voudront des soins de qualité devront désormais aller, soit à la capitale, soit au Soudan voisin proche d’Abéché.

Avec la crise actuelle au Tchad, c’est un problème de plus qu’on ne résoudra pas de sitôt. Cette fermeture de la frontière terrestre avec la Libye qui se justifie pas, va tout simplement asphyxier l’économie des régions du nord et fragiliser leur stabilité.

TchadConvergence avec Annadjib

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