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Tchad: des tranchées creusées autour de la ville, le Président Idriss Déby compte-t-il se barricader à Am-Djarass face aux nouvelles menaces des rebelles ?

(N’Djaména, 28 octobre 2017) – Selon le site Tchadactuel, depuis son retour en catastrophe de Faya-Largeau après sa mésaventure dans la grande Palmeraie du Borkou, le Président Idriss Déby se terre à Am-Djarass, ne recevant personne et ne parlant à personne.

Même le gouverneur de la région de l’Ennedi Est, qui est un de ses plus proches depuis une vingtaine d’années, n’a pu le saluer qu’à l’aéroport. La seule personne, qui a accès au Sultan du Dar-Bilia, est le maire de la ville d’Am-Djarass.

Toutefois, au lendemain de son arrivée dans son fief Am-Djarass, il a réuni ses généraux qui l’attendaient depuis trois mois pour les savonner proprement, les chargeant de tous les maux, les traitant d’hypocrites et de fourbes, comme s’ils sont responsables de ses déboires dans l’extrême nord du Tchad.

Selon les rares indiscrétions distillées à compte-goutte, le Général-Sultan-Président est intimement convaincu que les américains – donc les européens – l’ont lâché. En conséquence, il a perdu tout espoir d’être secouru à N’Djaména sous quelle forme que ce soit par les différentes forces étrangères établies au Tchad. Ainsi, a-t-il décidé de se bunkériser à Am-Djarass où il mènera ses éventuelles batailles contre les rebelles qui sont devenus actuellement son obsession ?

Il faut noter que le Président Déby était absent à la huitième retraite annuelle de l’Union Africaine (UA) sur la Promotion de la paix, la sécurité et stabilité, qui s’est tenu ce mardi dans la capitale tchadienne. La 8ème retraite annuelle a réuni une centaine de hauts cadres de l’UA et d’autres organisations internationales, des envoyés et représentants spéciaux et des médiateurs de l’UA, mais aussi des hauts cadres des Nations Unies, de l’Union Européenne, de la Francophonie, de la Ligue des États arabes, plus de 5 anciens chefs d’État africains, des partenaires bilatéraux, ainsi que des experts et des représentants de la société civile. C’est le Premier ministre Pahimi Padacké Albert qui a ouvert les travaux de la retraite de N’Djaména. Les sources de Tchadactuel extrapolent que l’homme qui tient le Tchad d’une main de fer depuis plus de 27 ans ne reviendra à N’Djamena que rarement pour des courts séjours.

A Am-Djarass, aidé par le maire, on creuse des tranchées tout autour de la ville et on réaménage son domicile en prévision du désastre à venir et le despote tchadien est convaincu que le danger viendra tôt ou tard de l’est. Selon certaines indiscrétions du Palais rose, il a été rapporté à l’homme fort du Tchad que les rebelles préparaient un plan pour attaquer Am-Djarass.

Tranchée creusée autour de la ville de N’Djaména après l’attaque des rebelles les 2 et 3 février 2008.

Tout le monde se rappelle, après l’attaque avortée des rebelles, les 2 et 3 février 2008, le Président Idriss Déby, qui veut à tout prix se maintenir au pouvoir, avait vécu retranché dans la capitale tchadienne pendant un certain temps. Une tranchée de plus de 40 km autour de N’Djamena fut construite, les arbres de la principale rue commerçante, l’avenue Charles-de-Gaulle, ont été coupés sans ménagement, au lendemain des combats. «Des arbres centenaires», se désolaient les N’Djamenois à l’époque. Devant le Palais rose, des blocs de béton armé, remplis de sable, espacés d’une cinquantaine de centimètres, derrière lesquels les militaires peuvent se réfugier, avaient été placés.

Depuis son arrivée dans son fief Am-Djarass, l’enfant du pays n’a fait que deux apparitions publiques. A la première apparition, il a reçu l’équipe du Premier ministre pour discuter du dossier Glencore. A la seconde apparition, le Sultan du Dar-Bilia a reçu une délégation des notables pour régler les incidents répétitifs à la frontière avec le Soudan entre les arabes et les zaghawa, incidents au cours desquels 22 zaghawa furent tués, il y a quelques jours. Lors de cette réunion, les notables ont affronté leur sultan les yeux dans les yeux et lui ont craché toutes les vérités. Ne trouvant aucune issue de sortie, il s’en est pris au gouverneur de ne pas avoir bien préparé la réunion. Comble de lèse-majesté, celui-ci lui a rétorqué «je ne pourrais plus continuer à être la risée de la région, faites venir mon remplaçant dans les heures qui viennent». Complément sonné, le Général qui ne s’attendait guère à un tel affront venant de l’un de ses plus proches, s’est levé et a regagné son domicile, sans dire mot.

TchadConvergence avec  Tchadactuel

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