(N’Djaména, 27 octobre 2016) – Le mercredi 19 octobre 2016, il y a huit jours, Vingt-trois députés de l’opposition tchadienne ont déposé une motion de censure contre le gouvernement. Selon la loi tchadienne, le Premier ministre Albert Pahimi Padacké doit répondre aux questions des auteurs de la motion, dans un délai de 72 heures. Passé ce délai, les signataires de la motion viennent de saisir le conseil constitutionnel pour arbitrage.
La motion, qui nécessite 18 signatures, soit un dixième des membres de l’Assemblée, devait amener le gouvernement à s’expliquer sur sept points, allant des mesures d’austérité prises par celui-ci pour juguler la crise économique aux expéditions militaires à l’extérieur sans l’autorisation du Parlement, en passant par la gestion des revenus pétroliers.
Les députés de l’opposition demandent au gouvernement de dire comment il compte surmonter la crise économique au Tchad et la panne du système éducatif. La motion de censure comprend aussi des questions concernant l’armée et ses missions à l’étranger, ainsi que la construction des infrastructures.
« Les mesures prises par le gouvernement pour gérer la crise économique se sont avérées catastrophiques, au point de remettre en cause la paix sociale et la stabilité du pays ; les effets collatéraux de ces mesures ont un coût social et financier largement supérieur aux économies attendues, sans oublier le déficit évident de véritables mesures pour encadrer l’effusion des recettes des finances publiques », écrit le député Madtoïngué Benelgar, auteur de la motion.
C’est mercredi 19 octobre 2016, au cours d’une séance, que l’opposition a annoncé le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement. Et selon le journal Jeune Afrique, c’est le lendemain jeudi 20 octobre, en début d’après-midi que le texte a été remis main à main au président de l’Assemblée nationale, qui doit le notifier au gouvernement.
Le délai de 72 heures étant largement dépassé, selon le document ci-dessous, « le gouvernement ne s’est pas présenté devant les les députés et communique avec l’Assemblée nationale par presse interposée ». « Devant cette violation flagrante des pertinentes et impératives dispositions de la constitution et du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui est une loi organique, nous en appelons à votre souverain arbitrage afin qu’une saine application des lois fondamentales soit observée par les différentes institutions de la République », conclut la requête des députés de l’opposition parlementaire.
TchadConvergence
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