L’un des principaux opposants équato-guinéens Andres Esono Ondo, arrêté jeudi à N’Djamena, se trouvait au Tchad pour « préparer un coup d’Etat » en Guinée équatoriale, a affirmé samedi le ministre de la sécurité extérieure équato-guinéen, Juan Antonio Bibang Nchuchuma.
« Le voyage du leader du CPDS (Convergence pour la démocratie sociale) avait comme unique objectif, l’acquisition d’armes et de munitions ainsi que le recrutement de terroristes pour commettre un coup d’Etat en Guinée équatoriale avec le financement étranger », a déclaré le ministre, dans une note officielle lue dans les médias d’Etat et reçue samedi par l’AFP. « Pour perpétrer ce coup d’Etat, Andres Esono Ondo a contacté le leader du principal du parti de l’opposition au Tchad, Saleh Kebzabo qui s’est chargé de faciliter le plan pour l’acquisition des armes, munitions et recrutement des terroristes », selon la même note de presse du ministre équato-guinéen.
« Andres Esono Ondo a été arrêté jeudi dans la région de Guéra, à 500 km de N’Djamena, la capitale du Tchad, alors qu’il était en compagnie du leader du principal parti politique d’opposition du Tchad, UNDR, Saleh Kebzabo », a précisé le ministre.
Son arrestation avait été confirmée vendredi à l’AFP par le porte-parole de la police tchadienne, Paul Manga.
« Andres Esono Ondo a été auditionné par les renseignement généraux puis transféré » à l’Agence nationale de Sécurité (ANS), a déclaré samedi à l’AFP l’opposant tchadien, Saleh Kebzabo. Il est gardé dans un endroit tenu secret, selon une source de l’opposition tchadienne.
Malabo « veut faire taire toutes les voix discordantes et maintenir l’opposition hors jeu pour empêcher l’exercice de la démocratie, ce type de montage est habituel », a déclaré à l’AFP un diplomate en poste en Guinée équatoriale sous couvert d’anonymat.
Plusieurs partis membres de l’Internationale socialiste ont exprimé leur indignation face à l’arrestation d’Andres Esono. Le gouvernement portugais a déclaré qu’il avait pris note de l’arrestation d’Andres Esono jeudi au Tchad avec « appréhension » et « appelle à une clarification complète de la situation actuelle », réitérant « l’importance de respecter la légalité et le principe de l’Etat de droit « , selon un communiqué. Le Premier ministre capverdien Ulisses Correia e Silva s’est adressé au dictateur Obiang à propos de l’arrestation arbitraire du dirigeant de l’opposition Andrés Esono Ondo, « arrêté au Tchad sans accusation ».
L’arrestation du dirigeant du CPDS rappelle les liens étroits entre les deux dictateurs Teodoro Obiang Nguema et Idriss Déby, qui partagent une volonté de faire taire leurs oppositions. Les autorités tchadiennes ont annulé le congrès du parti d’opposition UNDR de Mongo, et le dictateur Obiang cherche à montrer l’impuissance de l’opposition après les critiques virulentes de la dictature lors de la récente rencontre
à Madrid entre le dirigeant du CPDS et le chef du gouvernement espagnol dans la cadre des activités de son Parti le PSEO.
Mais selon Abdraman Koulamallah, conseiller à la Présidence du Tchad Chargé de Mission, le leader du CPDS Andres Esono serait libéré.
Sur ce plan on est d’accord .cette arrestation est inutile et n’apporte rien mais il me semble qu’il est libéré— Koulamallah Abderama (@ibnchoukri) 13 avril 2019
Le régime de Teodoro Obiang Nguema, 76 ans dont 39 au pouvoir, est régulièrement accusé d’atteintes aux droits de l’homme par ses opposants et des organisations internationales. Il en est de même pour le régime de l’homme qui le Tchad d’une main de fer depuis près de trois décennies.
TchadConvergence avec AFP
Le Tchad est un pays qui paie le plus lourd tribut en combattant les terroristes. Accuser un opposant d’être venu au Tchad pour recruter des terroristes, c’est faire admettre à tous que le Tchad abrite des terroristes. C’est inadmissible. Pourquoi ternir l’image de mon poste de façon aussi abjecte?
Je ne décolère pas.
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