Communiqué de presse n°52
La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (CTDDH) informe l’opinion nationale et internationale que depuis 3 jours, une opération militaire de grande envergure est menée par la garde présidentielle (DGSSIE) contre la localité de Miski et ses environs ; il faut noter également que des bombardements aveugles et intenses continuent à être effectués sur la localité de Yebibou par des aéronefs militaires tchadiens.
Ces deux agglomérations situées à l’extrême Nord du pays sont l’objet depuis 3 jours d’une opération militaire avec des moyens d’autant plus disproportionnées qu’il n’existe plus d’opposition armée dans cette zone.
La CTDDH rappelle qu’une attaque militaire de cette ampleur dans une agglomération peuplée de civils et entraînant morts d’homme est considérée comme un crime de guerre selon les conventions de Genève du 12 Août 1949 et de leur protocole additionnel 1 et 2 ainsi que l’article 08 du statut de Rome de la Cour Pénale internationale (CPI) de 1998.
La CTDDH exige l’arrêt immédiat de ces opérations dont les motivations sont loin d’être que militaires; elle demande par ailleurs à d’éventuel personne armées d’éviter de s’abriter dans les zones civiles. La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (CTDDH) craint un exode massif des populations qui entraînera des conséquences humanitaires graves.
La CTDDH met en garde le gouvernement sur d’éventuelles exactions contre des personnes vulnérables non armées (enfants, femmes et personnes âgées). Elle estime que toute attaque délibérée sur des civils désarmés d’une communauté ayant causé la mort d’un grand nombre d’entre eux sera considéré comme un génocide.
Les auteurs de ces actes seront considérés le moment venu comme des criminels de guerre et traités comme tels (article 7 du statut de Rome de la CPI).
La CTDDH suit ces événements de très près et insiste particulièrement sur le sort des civils.
Fait à Paris le 26 Octobre 2018
Le Secrétaire Général
Mahamat Nour IBEDOU