Le mardi 8 mai, quelques heures après avoir promulgué la nouvelle constitution du pays et nommer son nouveau gouvernement, le Président Idriss Déby a rencontré ses opposants et plusieurs membres de la majorité au pouvoir. Cette relance rapide du dialogue par le despote tchadien est une pression lancée plus tôt le samedi 5 mai par l’Union Européenne (UE).
Le lendemain de la promulgation de la nouvelle constitution du Tchad consacrant l’entrée dans la IVe République, la Porte-parole du service diplomatique de l’Union Européenne (UE), Maja Kocijancic avait déclaré que l’UE estimait que « le processus menant à son adoption n’a pas été mené de façon suffisamment inclusive, comme requis par une démarche aussi fondamentale ».
« L’Union européenne reste prête à soutenir le Tchad pour qu’un véritable dialogue politique inclusif ait lieu dans ce contexte, respectant les libertés fondamentales, et offrant à tous les tchadiens l’opportunité de participer pleinement à la vie politique, économique et sociale du pays. Elle note à cet égard l’opportunité créée par l’annonce de la tenue d’élections législatives et la refonte de la Commission électorale », a ajouté Maja Kocijancic.
Dans sa communication lors de la rencontre du 8 mai, Idriss Déby avait proposé à la classe politique tchadienne de renouer le dialogue en restaurant le Cadre National du Dialogue Politique (CNDP) ou de créer une autre structure regroupant les deux entités, opposition et majorité. « L’urgence est là avec l’organisation cette année des élections législatives », avait-il déclaré.
Après les échanges, l’opposition et la majorité doivent se retrouver séparément pour désigner leurs représentants à cette nouvelle structure. Le dictateur Idriss Déby avait alors accordé un délai d’une semaine pour que, chaque partie désigne ses représentants en vue de la mise en place de cette structure.
Ce mardi 15 mai, l’homme qui tient le Tchad d’une main de fer depuis 28 ans a écourté sa « visite privée » à Paris pour revenir à N’Djaména afin de rencontrer les présidents et secrétaires généraux de plus de 200 partis politiques. Lors de cette rencontre, il n’y a pas eu consensus sur les listes présentées par l’opposition et la majorité présidentielle. Une autre rencontre a été fixée pour le 21 mai 2018.
Dans une déclaration faite au cours d’une conférence de presse tenue ce lundi 14 mai à N’Djaména, la Coordination des Partis Politiques pour la Défense de la Constitution (CPDC) a appelé au rejet de la IVe république et à la tenue d’un dialogue inclusif.
TchadConvergence