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Tchad: mais qu’est venu faire le Président Idriss Déby en 48 heures à Paris ?

En marge de son séjour de 48 heures à Paris, le Président Idriss Déby a accordé ce 5 janvier une audience au ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, M. Jean-Yves Le Drian.

Rien n’a filtré de ce qu’ils se sont dit. Jean-Yves Le Drian venait régulièrement voir Idriss Déby depuis qu’il était en charge du ministère français de la défense. Mais, « l’ami » du despote tchadien s’est fait beaucoup plus discret depuis qu’il est au Quai d’Orsay.

Le président Macron n’est pas sous influence des militaires comme l’était les anciens locataires de l’Élysée. Cette rencontre en catimini à Paris avec Jean-Yves Le Drian prouve que rien ne sera comme avant.

Confronté à une grave crise économique, financière et sociale et considéré par l’administration américaine comme « État voyou » où « sévissent des terroristes d’AQMI, de MUJAO et de Boko Haram », le Tchad n’est plus le pivot de la lutte contre le terrorisme en Afrique. Dans le collimateur de la justice américaine pour une affaire grave de corruption, le dictateur tchadien ne pourra plus désormais utiliser la lutte contre le terrorisme comme prétexte pour opprimer le peuple Tchadien.

Lors des cérémonies traditionnelles de fin d’année 2017, le Président Emmanuel Macron a préféré fêter Noël en compagnie des soldats français de la force Barkhane au Niger alors que le QG de Barkhane est à N’Djaména. Le Général Bruno Guibert, commandant l’opération Barkhane, a dû se déplacer à Niamey pour accueillir le Président français. Désormais, l’axe de la lutte contre le terrorisme est Paris-Niger, qui accueille deux bases militaires américaines, une base de l’US Force à Niamey et une base de drones à Agadez.

Selon le site de la Présidence, le despote tchadien et le Chef de la diplomatie française ont fait un tour d’horizon des résolutions prises au sortir de la réunion de soutien au G5 Sahel tenue le 13 décembre 2017, à la Celle Saint-Cloud en banlieue parisienne.

Mais, selon Le Tchadanthropus-Tribune, l’objectif du voyage à Paris est médical. Il y a quelques jours à N’Djamena, l’homme qui tient notre pays d’une main de fer depuis 28 ans, dont l’état de santé est chancelant depuis plusieurs années, a fait un grave malaise à N’Djaména. L’hôpital vétuste de la Renaissance, qui manque de tout, ne pouvait pas prendre en charge le problème, d’où l’appel en urgence du Dr Hassan Mahamat Hassan au Dr Abbiat de l’hôpital américain de Paris.

Le voyage fut rapide et le séjour aussi, après des soins intenses et certains examens en profondeur, le maître du Palais rose et sa petite bande quitte la France pour le Tchad, où les travailleurs sont en alerte générale pour une grande manifestation populaire, suite à l’annonce par le ministère des Finances et du Budget d’un projet de diminution des salaires des fonctionnaires et suite à une hausse des taxes sur les carburants.

Le Tibesti reste hors contrôle
Il y a quelques jours, des violents affrontements ont eu lieu à Miski dans le Tibesti, nord du Tchad, entre les autochtones et la milice clanique d’Idriss Déby. Révoltées contre l’exploitation clandestine de l’or de Miski par les chefs militaires proches du régime avec dégradation de la nature et par la situation d’occupation de la région par l’armée clanique, les populations locales ont chassé les militaires de la ville. Une quinzaine de morts du côté de l’armée et plusieurs armes ont été récupérées. En considérant comme un affront contre son pouvoir, Idriss Déby envoie plusieurs détachements de l’armée présents dans la région, de Zouar, Tanoua et de Faya-Largeau. Des fouilles de maisons ont été opérées à Miski et à Yebbibou. Mais, la réaction en chaîne du Dirdé (Sultan) du Tibesti qui avait lancé un appel à tous les Toubous, des leaders politiques du BET, de l’envoi dans le Tibesti d’une délégation des notables du Niger, de plusieurs réunions des notables en Libye et de plusieurs concertations des groupes rebelles Tchadiens en Libye dont le groupe de Timane Erdimi ont refroidi très rapidement les ardeurs guerrières du dictateur tchadien. Depuis lors, les armes et les appareils de téléphone satellitaire Thuraya confisqués lors des fouilles ont été rendus à leurs propriétaires. Et le commandant en chef de l’armée clanique du Tchad cherche à calmer la situation en mobilisant les dignitaires de la région tout en réclamant les armes des militaires récupérées lors des affrontements. Le déplacement à Miski dans les prochains jours du Dirdé Erzeï Barka va certainement permettre d’allumer le calumet de la paix entre Idriss Déby et ses parents du BET. Mais pour combien de temps ?

TchadConvergence

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