(N’Djaména, 13 février 2017) – La plateforme des syndicats, ayant mené une grève de quatre mois avant de la suspendre en début d’année, donne trois semaines de plus au gouvernement.
Ce nouvel ultimatum intervenant à la veille du premier dont l’expiration est prévue, ce lundi 13 février, est peut-être une façon de mettre à l’épreuve, le nouveau gouvernement formé, il y a seulement une semaine.
Le droit de grève et la réduction des indemnités
Ce sont là, les deux pommes de discorde qui persistent entre le gouvernement et les syndicats au Tchad. Les travailleurs tchadiens s’étaient mis en grève depuis septembre 2016 pour revendiquer le paiement des arriérés de salaire, des primes, mais surtout obtenir l’annulation des décisions réduisant de moitié les indemnités, ainsi que celles touchant le droit de grève. Après quelques rounds de discussion, gouvernement et syndicats se sont entendus sur plusieurs points, sauf sur la réduction des indemnités et le droit de grève.
Maintenant la balle est dans le camp du gouvernement
C’est justement ces deux points qui fondent l’ultimatum des syndicats au régime du Président idriss Déby. «Si le gouvernement arrive à trouver la solution à ces deux premiers points, il n’y aura pas de problèmes, les choses vont reprendre», explique Guirayo Jérémie, un des syndicalistes ayant participé aux négociations. «Mais si le gouvernement n’arrive à pas résoudre les deux premiers points, comme nous le disions tantôt, la grève reprendra de plus belle».
Cette position des partenaires sociaux est, sans aucun doute, synonyme d’un état de grâce pour le nouvel exécutif, formé il y a de cela une semaine. C’est aussi pour faire preuve de bonne volonté que les syndicats disent avoir accordé trois semaines supplémentaires au gouvernement pour répondre aux revendications des grévistes qui ont bloqué l’administration publique pendant quatre mois.
Mais à l’analyse, les deux points ont de faibles chances d’être tous résolus à la fois. Concernant la non réduction des indemnités, ce serait bien difficile au gouvernement d’accéder à une telle revendication sauf en cas d’un miracle. En effet, le Tchad, dont l’économie est tributaire du pétrole, est frappé de pleins fouets par la chute des cours des matières premières. Des difficultés de trésorerie ont amené l’exécutif à prendre certaines décisions austères dont la réduction d certaines primes même au niveau des anciens premiers ministres.
En ce qui concerne le droit de grève, la question est de savoir si Idriss Déby le reconnaîtra aux travailleurs. D’ici le 6 mars, le Conseil national de dialogue social qui facilite les négociations aura la délicate mission de rapprocher les positions. Une partie qui ne s’annonce pas facile.
Par Christophe Sessou
Source : beninmondeinfos.com
Je suis pessimiste quant à trouver une solution à cette crise.Le gouvernement est bêtement irresponsable.On ira en grève