Une conférence internationale sur l’avenir de la Libye, en proie au chaos depuis 2011, s’est ouverte lundi 12 novembre soir à Palerme en Italie en présence du Maréchal Haftar, homme fort de l’est du pays, finalement arrivé en Sicile après un long suspense.
Une dizaine de chefs d’État et de gouvernement participent à cette conférence, à laquelle ont été conviés une trentaine de pays dont l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, le Qatar, l’Arabie saoudite, la Turquie, le Maroc, la France, l’Allemagne, la Grèce, ou l’Espagne. L’Union européenne est représentée par le président du Conseil européen Donald Tusk et la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.
Le Président nigérien Mahamadou Issoufou est arrivé lundi en fin d’après-midi, mais aucune trace du Président Idriss Déby. Selon certaines sources, la situation dans le nord du Tchad l’a contraint à rentrer au Tchad après avoir participé aux commémorations du Centenaire de l’armistice de la Grande Guerre à Paris.
Côté libyen, le chef du gouvernement d’union nationale (GNA) internationalement reconnu, Fayez al-Sarraj, le président du Parlement, Aguila Salah, celui du Conseil d’Etat, équivalent d’une chambre haute à Tripoli, Khaled al-Mechri, et M. Haftar sont présents à Palerme, ainsi que des représentants de certaines milices.
«Dépasser l’impasse»
Le gouvernement italien entend faire de ce rendez-vous de Palerme, qui fait suite à la conférence de Paris sur la Libye en mai dernier, l’occasion pour la communauté internationale de resserrer les rangs derrières les Nations unies dont la feuille de route a été présentée juedi à New York par l’émissaire de l’Onu pour la Libye, Ghassan Salamé.
«L’Italie et la communauté internationale soutiennent le travail de l’Onu. Il faut dépasser l’impasse dans laquelle le processus politique libyen est englué depuis trop longtemps», a déclaré M. Conte dans un entretien lundi avec le journal La Stampa.
En lever de rideau à cette conférence, des réunions axées sur la sécurité ont eu lieu lundi après-midi entre M. Conte et M. Salamè et des participants libyens. A cette occasion, Stephanie Williams, l’adjointe de M. Salamé, s’est félicité des réformes entreprises par le gouvernement de M. al-Sarraj pour rétablir de l’ordre dans la capitale, après des affrontements meurtriers de septembre près de la capitale libyenne, affirmant toutefois il «reste encore beaucoup à faire».
Division internationale
La conférence de Palerme, minée par les tensions entre factions libyennes, l’est aussi par les divisions entre les différents pays qui s’intéressent de près à la Libye. Dans une interview à l’AFP jeudi, M. Sarraj a ainsi souhaité que la conférence débouche sur «une vision commune vis-à-vis du dossier libyen», soulignant «la nécessité d’unifier les positions» de Paris et Rome.
Après la rencontre de Paris, Rome avait reproché à la France de vouloir faire cavalier seul sur la Libye, dirigée aujourd’hui par deux entités rivales: le GNA, issu d’un processus onusien basé à Tripoli et une autorité installée dans l’Est soutenue par un Parlement élu en 2014 et une force armée dirigée par M. Haftar.
En mai, Paris avait fortement plaidé pour la tenue d’élections en décembre, rencontrant très vite le scepticisme côté italien, mais aussi côté américain. Des doutes partagés par M. Salamé qui a indiqué jeudi devant le Conseil de sécurité de l’Onu qu’une conférence nationale devrait se tenir début 2019, enterrant de facto la perspective d’élections avant la fin de l’année.
TchadConvergence avec AFP