(N’Djaména, 8 août 2017) – Des éléments du Groupement Mobile d’Intervention de la Police (GMIP) ont tiré à balles réelles sur des enseignants au Building de Moursal, siège du ministère de l’Éducation nationale et de la Promotion civique, dans le 6eme arrondissement de N’Djamena, où se déroule un recensement des enseignants.
Six enseignants ont été gravement blessés et transportés au pavillon des urgences de l’Hôpital Général de Référence Nationale (HGRN).
Le secteur est actuellement bouclé et tous les accès au Building sont interdits.
Une mission de l’Inspection Générale d’État (IGE) est depuis la semaine dernière au ministère de l’Éducation nationale et de la promotion civique. Après avoir contrôlé les personnels des services centraux du ministère, les enseignants et autres agents d’appui, passent devant les contrôleurs. Les locaux du PARSET derrière le Building ont été pris d’assaut. Par dizaine, des enseignants et personnel d’appui, viennent s’inscrire sur la liste pour passer devant les contrôleurs. Aujourd’hui à midi, la tension est montée d’un cran quand on a exigé l’authentification des diplômes alors que ceux qui étaient passés auparavant, n’y avaient pas été soumis. Une algarade s’est installée entre les enseignants et les agents recenseurs. Il s’en est suivi un mouvement de protestation avec des grandes bousculades, cris et tiraillements entre enseignants et agents. Dans la foulée, des policiers du GMIP ont ouvert le feu et blessé gravement six enseignants admis aux urgences.
Il faut ajouter qu’à la fin du mois de juillet dernier, 510 enseignants ont été radiés des effectifs de la fonction publique, dont 60 étaient des contractuels. Les enseignants révoqués de la fonction publique étaient rattachés au ministère de l’Éducation nationale. Ils seraient coupables d’ « abandon de poste », selon un décret signé par le Premier ministre Albert Pahimi Padacké. Le décret précise qu’en plus de la révocation, les enseignants concernés ne pourront prétendre à aucun droit afférant à leurs anciennes fonctions.
Confronté à une banqueroute économique et un manque cruel de ressources financières, le régime «illégitime et illégale» du dictateur Idriss Déby tape sur les fonctionnaires en ciblant prioritairement les enseignants pour compenser les 27 années de mal-gouvernance, de pillage à outrance et de gabegie.
TchadConvergence
[…] Continuer à lire » […]