Samedi 2 octobre, une marche organisée par la coalition d’opposition et la société civile Wakit Tama à N’Djaména a fait plusieurs dizaines de blessés chez les manifestants et un mort parmi les forces de l’ordre.
« Nous avions prévu d’organiser une marche dans la journée du 2 septembre à 7 heures du matin, mais avant même de commencer la manifestation, le siège des Transformateurs à N’Djaména, a été encerclé par les forces de sécurité », a expliqué Succès Masra à Tribune Afrique peu après les tirs entendus dans la capitale tchadienne.
Le leader du parti « Les Transformateurs » indique qu’il s’agissait d’une marche pacifique pour exiger une transition « au service de tous les Tchadiens » et assure que la demande de manifester avait été faite en bonne et due forme dès le 18 septembre. Un désaccord sur le tracé de la manifestation est à l’origine des incidents qui ont plongé le 7e arrondissement de N’Djaména sous un nuage de gaz lacrymogène.
Peu après les faits, Paul Manga, le porte-parole de la police a déclaré à l’AFP que les militants de l’opposition n’avaient pas respecté l’itinéraire autorisé, ce qui avait conduit les forces de sécurité à réagir pour éviter des troubles à l’ordre public. « L’itinéraire n’a pas été respecté, ils se sont regroupés dans un endroit autre que celui autorisé », a-t-il déclaré et affirmant que « douze agents des forces de l’ordre ont été blessés et douze véhicules caillassés ».
Dans un communiqué conjoint publié ce lundi sur Twitter, la Délégation de l’Union européenne et les Ambassades d’Allemagne, de France du Royaume-Uni et des États-Unis auxquelles s’associent les représentations de l’Espagne et des Pays-Bas, ont exprimé leurs préoccupations suite à la marche du samedi 2 octobre à N’Djaména.
Les autorités tchadiennes ont réfuté les accusations de l’opposition qui impute les violences contre les manifestants aux forces de sécurité, jugeant anachroniques les photographies de blessés qui ont rapidement envahi les réseaux sociaux.